Comment décrire une oeuvre ?

Comme votre texte est destiné à permettre à quelqu'un qui ne l'a pas vue de se représenter l'oeuvre que vous évoquez, il est préférable de progresser de manière rigoureuse.

Deux démarches successives : d'abord observer avec méthode. Un aide-mémoire guidera votre regard.

Ensuite il s'agira de rédiger votre description.

Voici donc quelques étapes à parcourir dans l'ordre (durant la phase de rédaction vous pourrez construire une structure différente qui vous conviendra mieux!).

Certaines rubriques ne s'appliqueront pas à l'oeuvre que vous observez. Surtout ne vous sentez pas obligé de noter ce qui ne s'y trouve pas. Il serait ridicule de dire cette oeuvre n'est pas une aquarelle, ou ce tableau n'est pas surréaliste...

1. Identifier l'oeuvre

Noter d'abord les références de l'oeuvre selon les usages.
Parfois il est utile de préciser que l'oeuvre appartient à un ensemble dont elle a été détachée (on trouve alors des termes comme "fragment", détail", "gros plan"...).

Ces informations ne font pas partie du texte proprement dit, elles apparaîtront dans un encadré non rédigé.

2. Le sujet et le genre

Dégager d'abord une impression générale, une ambiance.

Donner en quelques mots le sujet de l'oeuvre (ce n'est pas toujours la même chose que le titre !) et son genre (religieux, historique, mythologique...)
Citons aussi, pêle-mêle, le nu, le paysage, le portrait, la scène de genre, la nature morte, le fantastique, le non-figuratif.

3. La technique

Définir le type d'image, le support, la matière utilisée et les dimensions.

4. Le cadre et les structures

Dégager la forme de l'ensemble, la disposition (portrait / paysage), la présence éventuelle de sous-ensembles, la position sur l'échelle des plans, les masses, les formes géométriques : cercle, ovale, triangle ...

5. La profondeur de champ

Évoquer le volume, l'éventuelle mise en perspective,

A l'origine, la profondeur se traduit par l'étagement vertical, la superposition, les distributions centrales ou latérales, l'échelle, autant de procédés qui permettent un système de représentation à deux dimensions.
La perspective linéaire est un autre système de représentation qui suggère, sur une surface, un espace à trois dimensions.

La surface sera ainsi divisée en plans : avant-plan, premier plan, second plan, ..., arrière-plan

6. Les axes et les lignes

Observer les lignes, leur tracé.

Verticalité, horizontalité, ligne oblique ou brisée, ... effet de fragmentation du segment, du pointillé; effet d'intensité ou de dispersion du pointillisme, de la tache.
Densité : la ligne pure garde une épaisseur constante, la ligne sensible a une épaisseur variable : plus appuyée ou plus légère.

7. La couleur

Décrire l'usage de la couleur ou du noir et blanc.

Dispersion : La couleur est déposée en aplats (grandes surfaces teintées de la même teinte) ou par touches fines, détaillées.
Couleur et lumière sont liées parce que la lumière révèle les couleurs. Si la lumière est blanche ou de couleur, la perception des couleurs par l'oeil sera différente.
L'emplacement de la couleur sur le tableau transforme donc son expressivité. Les qualités de froideur, chaleur... produisent, en outre, des effets diversde profondeur.

N'hésitez pas à joindre une modélisation : un ou plusieurs croquis de l'oeuvre représentant ce que vous avez observé; vous pouvez aussi tracer ces éléments sur une copie en noir et blanc. Cette modélisation ne remplace pas le texte descriptif qui reste premier, elle vient en appui.

Dès que vous aurez rassemblé les informations nécessaires, il s'agit de les traduire dans un texte organisé et agréable à lire.

Voici quelques conseils à cet effet:

• Rédigez votre texte en phrases complètes. (Sauf l'encadré mentionnant les références).
• Écrivez au présent et en énonciation distanciée.
• Dans votre rédaction évitez les énumérations : il y a ... il y a ... il y a ... ou Les couleurs sont ... Les lignes sont ... ou On voit des ombres... on voit des lignes de fuite... Construisez un texte organisé, dépassez la simple liste d'observations. Dans la mesure du possible installez des substituts pour éviter les répétitions pesantes.
• Utilisez un dictionnaire ou un glossaire spécialisé pour utiliser les termes exacts.
• Si vous consultez un livre ou un site internet, mentionnez votre source selon les usages bibliographiques. Attention au plagiat !
• Créez des paragraphes. Un paragraphe par thème. Vous pouvez utiliser le découpage proposé pour l'observation. Libre à vous de les présenter dans un autre ordre.
• Structurez votre texte :
  • une accroche attire l'attention du lecteur sur l'oeuvre, sur une quallité majeure susceptible d'en montrer la valeur;
  • plusieurs paragraphes successifs décrivent les éléments de l'oeuvre;
  • un paragraphe de clôture reprend l'essentiel, les caractéristiques notables de l'oeuvre.
• Partez toujours du plus simple (une présentation d'ensemble, un plan général, un "aperçu avant impression") pour arriver au plus compliqué. Du connu au nouveau. Ayez sans cesse en tête que vous écrivez pour quelqu'un qui ne connaît pas l'oeuvre que vous évoquez et qu'il doit s'en construire une image mentale.
• Installez des titres pleins. Plutôt que de reprendre les intitulés généraux des rubriques, personnalisez votre titre en fonction d'un élément que vous trouvez remarquable. Ainsi pour évoquer un tableau de Vermeer de Delft, notez plutôt Un clair-obscur typique qui évoque spécifiquement cette oeuvre plutôt qu'un banal Couleurs et lumière qui s'applique à toutes les oeuvres.
• Votre paragraphe de clôture mettra en relation diverses observations pour créer un sens, installer une unité, une cohérence dans votre démarche d'analyse. Demandez-vous, par exemple, quels sont les éléments qui se complètent, se renforcent... C'est le moment de proposer une interprétation personnelle qui se fondera sur vos observations.

Dernière étape, faites les démarches nécessaires (vérification orthographique par le logiciel, consultation de dictionnaire / grammaire, relecture différée dans le temps ou demandée à quelqu'un de compétent ...) pour que l'orthographe de votre texte soit impeccable.

Il est toujours nécessaire de relire même après une impression par imprimante. Cela ne prend que quelques minutes. Il vaut mieux ajouter des corrections même manuscrites (propres) que laisser des erreurs dans son texte.

Un rappel théorique ?

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Mise à jour : 16.12.2010